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27 janvier 2013


John Lennon Les lettres de John Lennon

De ses premières lettres d'amours à son dernier autographe, en passant par sa correspondance glaciale avec Paul McCartney, le journaliste anglais Hunter Davies a compilé dans «Les Lettres de John Lennon», 285 documents qui offrent un nouvel éclairage sur la vie du chanteur assassiné en décembre 1980. L'ouvrage est paru aux éditions JC Lattès, le 9 octobre 2012, jour anniversaire du chanteur disparu qui aurait fêté ses 72 ans.

John Lennon n'a pas connu les mails, les SMS, les tweets et autres messageries Facebook. Pour communiquer, le Beatles décrochait son téléphone ou prenait son stylo. John Lennon adorait écrire. A sa famille, à ses amis, à ses fans, aux journalistes... et même au pressing ! Parfois, il illustrait ses lettres, ses cartes postales ou ses listes de courses d'un dessin ou d'un petit gribouillage. Certains écrits sont drôles ou poignants, d'autres, comme ses échanges épistolaires avec Paul McCartney en 1970-1971, sont simplement glaciaux.

Hunter Davies, l'auteur de la seule biographie officielle des quatre garçons dans le vent, a réalisé un travail titanesque. Le journaliste a sélectionné et compilé 285 documents rédigés par John Lennon durant sa vie. Replacées dans leur contexte, ces «Lettres de John Lennon» (Editions JC Lattès) sont autant de témoignages inédits sur la personnalité du talentueux musicien. On pénètre ainsi dans l'intimité du jeune John Winston Lennon, élevé très tôt par sa tante Mimi, de l'amoureux de Cynthia Powell, de l'auteur d'Imagine, du militant pacifiste, du camarade d'Huey Newton, cofondateur des Black Panther...

Le premier document date de 1951. John a 10 ans et il remercie sa tante Harriet pour les cadeaux reçus à Noël. Le dernier texte manuscrit de John Lennon est un autographe signé pour la standardiste du Record Plant Studio de New York, le 8 décembre 1980. Quelques heures plus tôt, il avait dédicacé son album Double Fantasy à un certain Mark Chapman... 

Lennon et CynthiaA Noël 1958, John Lennon écrit une carte de 8 pages à Cynthia Powell qu'il épousera discrètement en 1962, et avec laquelle il aura son premier fils Julian. «Chère Cynthia, Tout ce que je veux pour Noël, c'est toi, alors réponds-moi vite. Je t'aime. Je suis heureux que tu m'aimes ou alors je vais devenir cinglé, mais ça je le suis déjà».

Devenir richeEn juin 1961, dans une biographie sommaire rédigée pour un journaliste, il raconte la genèse des Beatles et confesse avoir pour seule ambition de «devenir riche». Dix ans plus tard, répondant à un fan qui lui demande si devenir riche n'empêche pas d'écrire des chansons puissantes, Lennon écrit : «Etre riche ne change pas sa façon de penser. La seule différence notable c'est qu'on n'a plus à s'en faire à propos d'argent - de nourriture - d'avoir un toit - etc., mais, en ce qui concerne le reste - les émotions - les relations avec les autres - elles restent les mêmes pour tout le monde».

Lennon et sa familleLe 1er septembre 1967, il envoie une lettre à Alfred Lennon, son père qu'il n'a pas vu depuis l'âge de 6 ans. «Je pense que cela va faire un peu bizarre de se rencontrer la première fois, comme les suivantes, mais j'ai bon espoir que ça se passe bien». John Lennon écrit beaucoup à ses demi-soeurs, ses cousins et ses tantes. En janvier 1979, il écrit une de ses plus longues lettres à sa cousine Liela. Il ressent une profonde nostalgie pour ses noëls d'enfant passés en Ecosse chez sa tante Mater, et les 45 tours diffusés ces soirs là.

Lennon à Paris — En octobre 1961, John Lennon séjourne à Paris avec Paul McCartney. Il envoie une carte postale à une amie : «Paris est super, mais sans 'rock' (enfin juste quelques «groupes rock français merdiques»)». 

Lennon et ses chansonsDans ses courriers, John Lennon parle rarement de sa façon d'écrire. A Stephen Bailey, alors en seconde au lycée Quarry Bank, dix ans après lui, John Lennon explique que «ses écrits sont d'abord conçu pour rigoler, mettre en joie». En 1974, un aspirant journaliste lui adresse un questionnaire à propos de Buddy Holly et ses Crickets en vue d'un article pour Rolling Stone. Les réponses de John sont intéressantes : «[...] je dois dire que les disques ont eu un effet formidable sur nous tous. Chaque groupe voulait être les Crickets. Et notre nom de Beatles vient de là, directement avec le double sens sur les insectes ; mais aussi, cela a eu un impact phénoménal sur notre façon d'écrire des chansons, surtout Paul et moi».

Lennon et son Order of the British EmpireEn novembre 1969, John Lennon écrit au Premier ministre Harold Winston et à la reine pour les informer qu'il renvoie son Order of the British Empire (MBE, équivalent de la légion d'honneur). «Votre majesté, je vous retourne mon MBE en signe de protestation contre l'engagement de la Grande-Bretagne dans l'affaire Biafra-Nigeria, contre l'aide apportée par notre pays aux Américains au Vietnam, et contre le fait que Cold Turkey [NDLR : son dernier single] soit en train de sombrer dans les charts».

Lennon et les BeatlesA partir de 1970, les relations avec Paul McCartney se détériorent. En 1971, il répond, à la machine à écrire, à une précédente missive de Linda, la femme de Paul McCartney. John Lennon furieux s'adresse au couple dans une lettre dont on ne sait pas s'il s'agit d'un brouillon et si elle a effectivement été envoyée. «Tu crois pouvoir affirmer que l'art d'aujourd'hui est apparu à cause des Beatles ? - Je ne te crois pas aussi cinglé - Paul - tu penses vraiment cela ? Quant tu arrêteras de le croire, tu te réveilleras ! N'avons-nous pas toujours dit que nous étions une partie du mouvement - et non pas le mouvement dans son entier ? Bien sûr que nous avons changé le monde - mais il serait temps d'essayer de le suivre - Descends de ton disque d'or et apprends à voler !» La lettre se termine avec ses mots : «alors, malgré tout, je vous aime tous les deux. De la part de nous deux [NDLR : John Lennon et Yoko Ono].» John Lennon semble toutefois regretter ce qui se passe avec Paul. Sur une carte postale, il écrit à Ringo : «Qui aurait pu croire que les choses tourneraient ainsi...». Lennon ouvre de temps à autres une porte pour sortir du conflit qui l'oppose à Paul. Comme il aimait le répéter : «La guerre est finie, si vous le voulez». <@>

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